Etape 14 – Consommer l’information

Etape 14 – Consommer l’information

Nous vivons dans une mer d’informations. Apprendre à trier, c’est ne pas se noyer et choisir ce qui nourrit vraiment.


1. Pourquoi apprendre à consommer l’information ?

Chaque jour, ton cerveau reçoit l’équivalent de 34 Go de données : assez pour saturer un ordinateur en une semaine. Réseaux sociaux, journaux, vidéos, notifications, pubs… l’information est partout.

Le problème n’est plus d’avoir accès au savoir, mais de savoir quoi croire et quoi garder.

👉 Sans filtre, tu te noies : anxiété, confusion, manipulation.
👉 Avec un filtre, tu avances : tu gagnes du temps, tu développes ton esprit critique, tu choisis ce qui nourrit ton esprit.

Exemple :

  • Julie passait ses soirées à scroller les actualités anxiogènes. Résultat : stress, peur de l’avenir, insomnie. En limitant sa consommation d’infos à 20 minutes par jour via deux sources fiables, elle s’est sentie plus légère et mieux informée.

2. Le pouvoir caché des médias

Les médias ne se contentent pas de transmettre l’information, ils la fabriquent.

  • Ils choisissent ce qu’ils montrent.
  • Ils choisissent l’angle avec lequel ils le présentent.
  • Ils appartiennent à des groupes financiers ou politiques qui influencent leurs contenus.

👉 Exemple concret : dans de nombreux pays, quelques milliardaires détiennent la majorité des journaux et chaînes de télévision. Lire un article, c’est aussi lire, indirectement, la vision de son propriétaire.

Et ça ne s’arrête pas là :

  • Les médias orientent la culture (films, musique, débats).
  • Ils peuvent influencer une élection : on vote souvent pour celui qu’on voit le plus, pas pour celui qu’on connaît le mieux.

👉 Savoir qui possède le média que tu consultes, c’est déjà ouvrir les yeux sur d’éventuels biais.


3. Les risques d’une mauvaise consommation d’information

  1. Manipulation politique et économique → tu adoptes des idées qui ne sont pas les tiennes.
  2. Stress permanent → les chaînes d’info en continu nourrissent la peur pour capter ton attention.
  3. Perte de temps → 2 heures par jour à scroller, c’est un mois entier par an perdu.
  4. Esprit saturé → trop d’infos = incapacité à réfléchir clairement.

Exemple :

  • Karim, 45 ans, suivait l’actualité en continu. Il avait l’impression de « s’informer », mais en réalité, il accumulait les mêmes infos répétées en boucle. Quand il a réduit à une lecture de presse quotidienne, il a gagné 10h par semaine et retrouvé de la sérénité.

4. Comment consommer l’information intelligemment

a) Choisir ses sources

  • Identifier la ligne éditoriale et les propriétaires.
  • Diversifier : presse écrite, médias étrangers, indépendants.
  • Vérifier les faits : croiser l’information entre plusieurs sources.

b) Définir une fréquence

  • L’info en continu fatigue.
  • Mieux vaut une consultation ciblée (ex. 20 à 30 minutes le matin ou le soir).
  • Garder une journée par semaine « sans nouvelles » pour respirer.

c) Choisir le bon format

  • Articles de fond → pour comprendre en profondeur.
  • Podcasts/vidéos → pour explorer des sujets autrement.
  • Livres → pour aller au-delà de l’immédiat.

👉 L’idée n’est pas d’éviter l’actualité, mais de la replacer dans un cadre plus large.


5. Les réseaux sociaux : double tranchant

Les réseaux sont une source d’infos rapide, mais piégeuse.

  • Algorithmes → ils te montrent ce que tu veux voir, pas forcément ce qui est vrai.
  • Bulles d’opinion → tu crois que « tout le monde pense comme toi », alors que tu es juste enfermé dans un écho.
  • Fake news → une info fausse se propage 6 fois plus vite qu’une vraie.

👉 Solution : utiliser les réseaux comme point de départ, jamais comme unique source.


6. Les biais cognitifs dans l’information

Tes biais jouent un rôle énorme (cf. étape 11).

  • Biais de disponibilité : tu crois que quelque chose est fréquent parce que tu en as entendu parler récemment.
  • Biais de confirmation : tu ne lis que les infos qui confirment ton opinion.
  • Effet d’ancrage : la première info vue influence ton jugement.

Exemple :

  • Tu entends 3 fois en une journée qu’il « y a une crise ». Même sans données précises, tu finis par être convaincu que « tout va mal ».

7. Créer ta “diète médiatique”

Comme pour l’alimentation, une diète médiatique consiste à consommer moins, mais mieux.

  • Limiter la quantité → choisir 2 ou 3 sources fiables.
  • Fixer des créneaux → ex. 20 min le matin, 20 min le soir.
  • Prioriser la profondeur → lire un article long plutôt que 10 brèves superficielles.
  • Intégrer d’autres nourritures de l’esprit → podcasts inspirants, lectures, discussions.

Exemple :

  • Élodie a remplacé ses 2h de réseaux par 30 min d’articles de fond et un podcast hebdomadaire. Résultat : elle est mieux informée, moins stressée et a gagné du temps pour ses projets.

8. Erreurs fréquentes

  1. Confondre quantité et qualité → lire 10 fois la même info n’apporte rien.
  2. S’informer en continu → fatigue mentale garantie.
  3. Suivre une seule source → tu adoptes son biais sans recul.
  4. Prendre les réseaux sociaux comme référence → dangereux et incomplet.
  5. Se croire immunisé contre la manipulation → personne ne l’est totalement.
  6. Confondre divertissement et information → certaines émissions ressemblent à des infos, mais ne sont que du spectacle.
  7. Négliger la vérification → partager une info fausse, c’est nourrir le chaos.

9. Exemple : le cas de Mathieu

Mathieu, 32 ans, se disait passionné d’actualité. En réalité, il passait 3h par jour à scroller des sites d’info sensationnalistes. Il avait l’impression d’être cultivé, mais il ne retenait presque rien, sinon un sentiment constant de peur.

En adoptant une diète médiatique (30 min par jour, 3 sources fiables), il s’est senti mieux informé, moins manipulé, et beaucoup plus serein.


Conclusion

L’information est comme la nourriture : trop, mal choisie, ou trop transformée, elle te rend malade. Bien choisie, en quantité adaptée, elle te nourrit et t’élève.

👉 Apprends à choisir tes médias, à limiter ta consommation et à vérifier les sources. Ainsi, tu ne seras plus un spectateur passif, mais un acteur conscient de ce que tu laisses entrer dans ton esprit.

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